La Commission des Eglises auprès des Migrants en Europe exige que l’Italie agisse contre les violations des droits des Roms

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

La Commission des Eglises auprès des Migrants en Europe exige que l’Italie agisse contre les violations des droits des Roms

20 mai 2008
Après que de violents incidents ont éclaté autour de plusieurs campements de Roms dans la périphérie de Naples (sud de l'Italie), dont certains ont été incendiés, et que des pierres ont été jetées en direction de leurs habitants, la Commission des Eglises auprès des Migrants en Europe (CCME) fait part de sa préoccupation suite à ces événements
Elle constate une augmentation de l’intolérance et de la discrimination envers les Roms dans une lettre envoyée lundi 19 mai au ministre italien de l’Intérieur, Roberto Maroni. Doris Peschke, secrétaire générale de la CCME, a déclaré ne pas vouloir nier le problème de l’intégration des migrants et des minorités ethniques, mais affirme que toute personne a droit à la dignité et à l’égalité devant la loi. Si une personne est suspectée d’un crime (une jeune Rom aurait tenté d’enlever un nourrisson, quelques jours avant ces incidents violents), il appartient aux tribunaux italiens d’en juger. « Il n’est pas tolérable qu’un groupe de personnes décident de rendre eux-mêmes justice, dévastent tout un campement et détruisent ses maisons ». La CCME attend que l’Italie prenne clairement position contre ce pillage, au lieu de parler globalement de « migration illégale ». Tout en sachant que ce pays a dû faire face à un nombre important d’immigrants roumains durant ces dernières années, parmi lesquels plusieurs Roms, le fait que certains puissent être entrés illégalement ou avoir commis des infractions ne les prive pas de leurs droits fondamentaux. « Nous vous pressons donc de cesser de mêler, de manière malheureuse, crime et migration en rapport avec un groupe ethnique, au vu des graves conséquences que cela peut avoir sur les Roms italiens, roumains et les autres migrants en provenance de ce pays ». La situation des Roms en Italie doit se régler au regard des recommandations du Conseil de l’Europe. « Nous espérons sincèrement que ceux qui sont responsables des violences commises la semaine dernière contre une minorité ethnique seront rapidement traduits en justice et que le gouvernement italien répondra avec la vigueur nécessaire pour montrer que de tels actes ne sont pas tolérés », a conclu Doris Peschke.