Le nouveau calendrier interreligieux est arrivé:Nourritures terrestres et rituels sacrés
Sans nourriture, pas de vie possible pour les humains. Sans pain ni repas à partager, pas de convivialité entre eux : Indispensable à l’existence de tout être, l’alimentation constitue une donnée fondamentale de l’humanité. Pique-nique canadien, fondue ou méchoui,repas de soutien, banquets de mariage, d’anniversaire ou de funérailles, le repas partagé demeure le plus sûr moyen de resserrer les liens et de marquer les étapes de la vie. Par le rituel du repas, on communique et on communie au-delà du simple besoin de se nourrir. C’est ainsi que de nombreuses fêtes, religieuses et laïques, sont étroitement associées à un repas festif.
De par les liens qu’elle tisse entre le divin et l’humain, la nourriture revêt souvent une portée symbolique et sacrée, comparable à la prière, au chant ou à la danse. Dans les écoles zen, l’art culinaire est une pratique spirituelle qui doit favoriser la méditation, notamment en évitant les mets trop riches. A Bali en Indonésie, le riz est sacré ; les villageois le cultivent avec respect et en font des offrandes à la mer en signe de reconnaissance pour l’eau nécessaire à la culture. En Inde, les Hindous font des offrandes de fleurs et de nourriture et jettent du beurre clarifié sur les statues ou dans le feu lors de mariages et de cérémonies religieuses. Au Japon, la cérémonie du thé est un art de vivre qui incite au contrôle de soi et à la méditation. Pour les Sikhs, la nourriture végétarienne, alliée à une bonne hygiène de vie et un service à la communauté, permet de se libérer du cycle des renaissances.
Pour la grande majorité des protestants, la sainte Cène, soit le partage du pain et du vin en souvenir du dernier repas de Jésus, marque un temps fort de communion spirituelle avec Dieu et les autres fidèles. Des jeûnes collectifs ont été décrétés à l’occasion de guerres, de cataclysmes naturels, d’épidémies et de famines ; c’est ainsi que fut institué en Suisse le Jeûne fédéral. Le jeûne a aussi sa place dans la spiritualité orthodoxe dont la liturgie culmine avec la célébration de l’eucharistie.
Dans la religion musulmane, le jeûne du Ramadan marque un temps pour Dieu, un effort sur soi pour témoigner de la priorité donnée à la foi. Enfin la non-violence est un principe moral qui inspire toute la vie jaïn et se traduit par le refus de porter atteinte à toute forme de vie animale ou végétale, qui conduit les religieux à ne manger que des céréales et des légumes cuits et à ne boire que de l’eau bouillie.