L’Eglise d’Angleterre salue en Tony Blair le pacificateur de l’Irlande du Nord mais conteste son rôle en Irak
14 mai 2007
L’archevêque de Cantorbéry Rowan Williams, chef spirituel de l’Eglise d’Angleterre, a évoqué Tony Blair en tant que personne ayant une foi personnelle véritable
Le 10 mai, le Premier ministre britannique a annoncé son intention de céder son poste en juin, après dix ans passés à la tête du gouvernement anglais. « Il y a naturellement des divergences d’opinion et de jugement entre le Premier ministre et l’Eglise d’Angleterre, notamment au sujet de la guerre en Irak, mais il a toujours fait en sorte que ces désaccords soient exprimés et ouvertement débattus » a déclaré l’archevêque Williams. L’archevêque d’York John Sentamu, en seconde position dans la hiérarchie de l’Eglise d’Angleterre, a lui aussi fait référence à l’Irak dans son appréciation de Tony Blair, exprimant son « désaccord total avec le Premier ministre s’agissant de l’invasion de l’Irak, qu’il considère comme une violation du droit international », mais constatant que le désaccord est un élément de la société libre et équitable qu’il s’est efforcé de maintenir durant le temps passé au pouvoir. A Edimbourg, le modérateur de l’Eglise presbytérienne d’Ecosse a qualifié de « remarquables » les accomplissements de Tony Blair à la tête du Royaume Uni. « Le déblocage inespéré de fonds pour l’éducation et la santé, et la vitesse à laquelle ont été mis en place les gouvernements autonomes promis à l’Ecosse et au Pays de Galle devraient être une source de fierté pour lui » a déclaré le pasteur McDonald. « Par-dessus tout, l’histoire devrait retenir de lui son rôle dans le processus de paix en Irlande du Nord ; toutefois, le fossé grandissant entre riches et pauvres, l’attachement à la politique étrangère des Etats-Unis et sa décision de renouveler le dispositif nucléaire suscitent de profonds regrets », a déclaré le pasteur Alan McDonald. Tony Blair a contribué a élaborer les accords de paix de 1998, qui ont mis fin à trente ans de conflit armé en Irlande du Nord et permis d’établir un partage des pouvoirs entre protestants et catholiques romains au sein d’un gouvernement local mis en place le 8 mai. Dans son discours annonçant son intention de démissionner de son poste, Tony Blair a relevé que son intention de s’engager dans l’opération militaire en Irak menée par les Etats-Unis avait été « hautement controversée », indiquant qu’il avait été relativement facile de retirer Saddam Hussein du pouvoir, mais que la « réplique qui a suivi du terrorisme mondial et des éléments qui le soutiennent a été féroce, continue et coûteuse. Pour certains, cela ne vaut tout simplement pas le coup. Pour moi, on doit en voir le bout. Les terroristes qui nous menacent n’abandonneront jamais si nous abandonnons. »