Le Conseil œcuménique des Eglises proteste contre les meurtres et menaces dont sont victimes les minorités religieuses en Turquie

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Le Conseil œcuménique des Eglises proteste contre les meurtres et menaces dont sont victimes les minorités religieuses en Turquie

3 mai 2007
Le pasteur Samuel Kobia, méthodiste du Kenya et secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises (COE), a envoyé le premier mai au gouvernement turc une lettre de protestation visant les meurtres et les autres menaces dont sont victimes protestants, catholiques et orthodoxes, trois minorités religieuses en Turquie
Le destinataire de ce courrier est Ahmet Üzümcü, responsable de la mission permanente de la Turquie auprès des Nations unies à Genève, fait savoir le COE dans un communiqué. « Comme de nombreuses personnes en Turquie et dans le monde, les meurtres sauvages de trois protestants à Malatya, en Turquie, représentent l’ultime tragédie d’une série de meurtres et autres menaces dirigées contre des membres et des dirigeants de minorités religieuses dans ce pays, une sérieuse préoccupation qui suscite la profonde révulsion et la consternation » des Chrétiens, a déclaré le pasteur Kobia. « Les Eglises et les citoyens sont attentifs et soucieux de voir les autorités turques rendre justice dans cette affaire et prévenir d’autres crimes », a-t-il poursuivi. La lettre est accompagnée d’une « regrettable liste » de crimes apparemment motivés par la haine de groupes entiers de population, tel le meurtre de l’écrivain arménien Hrant Dink et celui du prêtre catholique Andrea Santano. De plus, une série de menaces et d’actes de violence contre des membres de religions minoritaires est aussi mentionnée. Dernièrement, des rumeurs de complot visant les vies de deux dignitaires d’Eglises membres du Conseil œcuménique des Eglises en Turquie, le patriarche ocuménique Bartholomée I et le patriarche arménien Mesrob II, se sont répandues. Le secrétaire général du COE affirme que les autorités turques doivent « assurer le respect des droits de l’homme et de la loi qui protège tous les citoyens, y compris ceux dont les cas sont relatés ici. En particulier, Samuel Kobia entend constater le respect de la dignité humaine – que ce soit sur un plan social, politique ou religieux – dans le traitement des Eglises et autres religions minoritaires. Sa lettre intervient alors que le parti d’inspiration islamique au pouvoir a demandé au Parlement national des élections anticipées, suite aux échauffourées qui ont eu lieu dans les principales villes turques en raison de la crainte d’une érosion de la laïcité dans ce pays.