Dieu au top 50 : un catalogue des chansons à contenu spirituel

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Dieu au top 50 : un catalogue des chansons à contenu spirituel

15 février 2007
Qu’y a-t-il de commun à Stomy Bugsy, Corneille, Michel Jonasz, Axel Bauer, Alain Souchon, Axelle Red, I am, Mc Solaar, Ophélie Winter, Francis Cabrel ou Enzo Enzo ? Ils ont tous écrit au moins une chanson évoquant un questionnement spirituel, faisant référence à Dieu ou à des textes bibliques ou ayant des allures d’hymne qui proposent des pistes de réflexion
Leurs textes, parfois surprenants, sont répertoriés sur le site psaumes.fr. « Oh Bon Dieu, pourquoi vous imaginer vieux, avec une barbe jamais rasée et des tempêtes plein les yeux, mais peut être n’êtes-vous qu'un petit visiteur que l'amour m'a envoyé pour que batte mon cœur ?». Dans son « chant », Véronique Samson évoque la figure de Dieu. Francis Cabrel fait aussi allusion à Dieu « qui s'est assis sur le rebord du monde, Et qui pleure de le voir tel qu'il est ! ». Le chanteur Corneille, confronté dans le passé à la cruauté des hommes au Rwanda, voudrait pour sa part que « Le bon Dieu soit une femme ». Le rappeur Stomy Bugsy répond à sa façon que « tout s’passe la-haut ». Michel Polnareff, en son temps, avait écrit une chanson, devenue rengaine, « On ira tous au paradis, qu'on soit béni ou qu'on soit maudit».

Alain Souchon, lui, doute : « Et si le ciel était vide ? », avant d’arpenter le désert avec pour tout viatique, « une bible, un cœur d’homme, un petit gobelet d’aluminium », sur les traces de Théodore Monod, chercheur et penseur protestant, auquel il rend hommage dans la « Chanson Théodore ».

La chanteuse Axel Red dit sa désespérance à ce qui semble être Dieu: « J’ai fait le tour du monde, si tu savais comme j’ai été déçue, on sent les mauvaises ondes qui nous inondent de malentendus ». Claude Nougaro se rappelait pour sa part le Jardin d’Eden de la Genèse : « O Eve, Eve, mon petit, te souviens-tu du paradis ? Un Dieu nous y gavait d'oranges et de cerises ». Michel Jonasz adresse à Dieu une prière devant le mur de Jérusalem : « Faites que rien ne nous sépare, faites que jamais rien n’s’arrête, ni les jours, ni les nuits de tendresse fine… une prière comme un rempart pour que la mort soit en r’tard, longtemps, longtemps … »

Avec humour, Hubert-Félix Théfaine se moque du patois de Canaan, ce charabia religieux utilisé dans les Eglises. «Halleluia Jésus blues hosanna deus, in vino missae veritas».

Les initiateurs du site français psaumes.fr ne s’y sont pas trompés : ces quelques exemples de textes, glanés dans la production discographique francophone récente, sont truffés de références au divin, d’évocations bibliques, d’emprunts au vocabulaire religieux, d’allusions au Bien et au Mal, et témoignent avec évidence des préoccupations spirituelles de leurs auteurs et de leur public. Travaillant avec des adolescents souvent gavés de musiques, les responsables de jeunes de l’Eglise réformée de Rouen ont vu dans ces chansons des « cantiques » de notre temps, en résonance avec les situations de tous ls jours, permettant de lancer une véritable réflexion sur le sens de la vie, l’engagement, la foi et le doute. Ils se sont mis à répertorier un certain nombre de textes sur la Toile, afin d’entamer avec les ados un dialogue à partir des paroles qu’ils écoutent dans leur baladeur. Ils ont mis, en exergue de chaque chanson, livrée dans son intégralité, de brèves pistes de discussion. Isolées de tout ce qui peut parasiter leur compréhension, ces chansons ont un autre écho, parfois surprenant. Elles témoignent d’une réelle recherche spirituelle dans un monde laïque en manque de repères. Les animateurs ont encore bien du pain sur la planche, car il leur faudrait à l’avenir remonter dans le temps, en passant par Julien Clerc – « Pleure pas comme ça, ça fait pleurer le Bon Dieu la la » - , pour arriver à Jacques Brel et à sa chanson « Toi, si t’étais le Bon Dieu », et à un certain mécréant appelé Brassens, chantre de l’esprit de partage et de solidarité avec les plus faibles, dont la chanson emblématique « L’Auvergnat », est un hymne à l’amour du prochain prôné dans les Evangiles.