"Les Tables Vaudoises" débarquent à Nyon: Les surplus alimentaires récoltés et distribués à ceux qui en ont besoin

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"Les Tables Vaudoises" débarquent à Nyon: Les surplus alimentaires récoltés et distribués à ceux qui en ont besoin

17 janvier 2007
« Les Tables suisses », une association de fins gourmets ? Vous n’y êtes pas du tout
Il s’agit d’un projet de la fondation « Espoir pour personnes en détresse » fondée en 2000, qui récolte les surplus alimentaires et les redistribue dans la foulée aux plus démunis. Présente dans 12 cantons, elle vient d’ouvrir une succursale dans le canton de Vaud. Les toutes nouvelles « Tables vaudoises » ont emménagé ce lundi 15 janvier à Nyon. A leur tête, Ruth Zamboni, une mère de famille sacrément motivée.En Suisse, 250'000 tonnes de denrées alimentaire sont détruites chaque année, dont 25'000 tonnes en parfait état. Récemment, des tas de fruits jetés en plein champ ont scandalisé l’opinion publique. Comment lutter contre ce gaspillage alors que des gens manquent de tout ? C’est ce que s’est demandé Yvonne Kurzmeyer, qui a créé en 2001, d’abord à Berne, à Zurich, Bâle, Lucerne, puis en 2004 à Fribourg, les premières Tables Suisses. Financées exclusivement par des dons en nature ou en espèces, elles sont actuellement en pleine expansion et permettent de récolter et de redistribuer avant leur date d’échéance 1259 tonnes d’aliments par année pour une valeur de 8,2 millions de francs.

Au 20 de la Route de l’Etraz à Nyon, où les Tables Vaudoises viennent d’emménager, Ruth Zamboni croûle sous les paquets de cacahuètes non décortiquées qui ne trouvent plus preneurs après les fêtes et des palettes de boissons sucrées light. Une jeune bénévole de Belmont-sur-Lausanne, Myriam Fragnière, l’a rejointe pour l’aider au secrétariat.

Ruth Zamboni explique le travail qu’il lui faut organiser pour l’équipe qu’elle dirige : « Les 8 chauffeurs et accompagnants bénévoles qui travaillent avec nous en terre vaudoise commencent leur tournée à 7h15. Ils vont chercher les surplus encore consommables que nous offrent une grande chaîne de distribution, une trentaine de détaillants, de bouchers et de maraîchers, et les acheminent en camion frigorifique aux bénéficiaires, des institutions qui en font des colis ou des repas pour leurs usagers. Nous travaillons notammment avec L’Armée du Salut, les Centres FAREAS, Le Centre Alimentaire Régional (CARL) à Lausanne, l’Action Communautaire et Toxicomanie (ACT) à Vevey, SeMoLac à Nyon, organisme d’insertion pour les jeunes sans travail et sans solution au sortir de l’école, les Cartons du Cœur à Tolochenaz et Yverdon-les-Bains. Nous travaillons exclusivement avec des institutions pour être sûrs que la marchandise sera bien donnée aux gens qui ont en besoin. Les produits redistribués ne sont-ils pas périmés ? « Non, répond la responsable de l’antenne vaudoise et genevoise, les magasins proposent à leurs clients des produits avec une date limite de vente, qui précède la date de préemption de l’aliment. Il y a en fait deux dates. Nous intervenons rapidement pour pouvoir redistribuer les denrées avant que leur date de consommation ne soit échue. Elles sont irréprochables. Nous organisons nos tournées de façon rationnelle pour consommer le moins d’essence possible et livrer au plus vite les aliments frais comme les laitages.

Au travail de coordination de Ruth Zamboni, il faut ajouter celui, non négligeable, de la recherche de fonds. « Nos partenaires sont des établissements bancaires, des entreprises industrielles et de nombreux donateurs qui financent nos activités. Une analyse montre qu’avec chaque don d’un franc, les Tables Suisses créent une plus-value de 11,50 francs. Ca compte ! Il nous faut par ailleurs dans cesse rechercher de nouveaux bénévoles car le volume de travail augmente. Ce sont souvent des retraités, encadrés par des chômeurs en réinsertion professionnelle, qui consacrent des journées à notre réseau qui, par la force des choses, se développe très rapidement. En cinq ans, nous avons réussi à être présents dans 12 cantons. Et les besoins ne manquent pas".