Antoine Reymond nommé à la présidence de la Conférence des Eglises protestantes de la Suisse romande (CER) :Ensemble pour affirmer une forte identité
18 novembre 2006
Etre ensemble l’Eglise, et non pas des Eglises côte à côte : nommé à l'unanimité ce samedi 18 novembre à Yverdon-les-Bains à la présidence de la Conférence des Eglises de Suisse Romande (CER), en remplacement de la pasteure neuchâteloise Isabelle Ott-Baechler, le Vaudois Antoine Reymond évoque la volonté des Eglises réformées romandes de développer un sentiment fort d’appartenance, à une époque de fragilisation de l’identité chrétienne
Interview du nouveau président.Blouson de cuir et jean noir : la tenue de motard du pasteur Antoine Reymond est connue à la ronde : membre permanent du Conseil synodal de l’Eglise réformée vaudoise (EERV), il vient souvent au travail sur sa Harley Davidson. Le regard bleu intense, le visage avenant, Antoine Reymond est un homme de parole, qui aime aller de l’avant et élabore volontiers des stratégies politiques pour mieux se projeter dans l’avenir. Pas question pour lui de se replier sur le passé mais bien plutôt d’imaginer l’Eglise protestante de demain. Il croit ferme que « l’avenir est ce que l’on choisit d’en faire ». Père de quatre enfants, dont la plus jeune a dix ans, il a commencé sa carrière de pasteur de paroisse à Dompierre-sur-Lucens, l’a poursuivie pendant onze ans à Payerne puis à Lausanne, avant de devenir en 2002 membre à plein temps du Conseil synodal de l’Eglise évangélique réformée (EERV). Il a su devenir un interlocuteur visible pour l’extérieur, toujours prêt à répondre promptement aux questions des médias. Une visibilité indispensable, mais si peu conforme à la réserve légendaire des protestants. Le monde change, c’est sûr, et Antoine Reymond s’emploie à ce que son Eglise reste dans la course. A une époque où l’indifférence religieuse gagne du terrain, la CER choisit de renforcer la conscience de la communion qui relie les différentes Eglises réformées de la Suisse romande. Un défi ?Nous voulons développer un sentiment d’appartenance à l’Eglise et attester ensemble de la pertinence de l’Evangile dans la société d’aujourd’hui, rendre son message plus visible pour que d’autres puissent en profiter. Nous sommes conscients de la fragilisation des Eglises mais nous n’avons aucunement l’intention de nous laisser submerger par les difficultés. La CER a mis en commun certaines tâches, qu’elle a confiées aux offices dont elle s’est dotée, à savoir l’Office protestant des médias (OPM), l’Office de la formation (OPF) et l’Office protestant des éditions chrétiennes (OPEC), nouvellement créé. Nous avons une cohérence sur le plan romand, qui nous permet de nous engager pleinement en tant qu’Eglise réformée avec nos partenaires catholiques et évangéliques, ces derniers s’étant regroupés en un réseau romand, mais aussi d’aborder les grands dossiers de la Fédération des Eglises Protestantes (FEPS).
Qu’est-ce qui fait l’identité protestante réformée ? Le chrétien réformé a une très forte conscience d’une identité personnelle et communautaire, qui lui est donnée par sa relation au Christ. Cette relation, qui le constitue comme croyant est la source de tout. Cette identité chrétienne protestante n’est à un aucun moment un combat contre l’autre, qui a une confession ou une religion différente. Elle est mouvement, rencontre et approfondissement. Le protestant réformé a un grand sens de l’histoire de son Eglise mais il sait aussi qu’elle est marquée par un territoire géographique exigu : il faut sans cesse approfondir notre sens de l’Eglise et de son universalité – dans le temps et dans l’espace. C’est pourquoi aujourd’hui plus que jamais, il nous faut être Eglise ensemble pour être mieux la trace de la continuité de l’Evangile à travers les siècles. Les Ecritures – avec une tendresse particulière pour l’Ancien Testament - sont là pour nous interpeller, nous remettre en route et nous stimuler. J’aime d’ailleurs cette prière qui débute par : « Dieu bon et ami des hommes… »Vous semblez confiant en l’avenir.Je constate que jamais depuis trente ans, on ne s’est posé autant de questions sur le religieux, les valeurs communautaires, le sens de la vie. Nous avons un réseau de paroisses et d’aumôneries fort, des gens pleins d’inventivité. Certes, il nous faut chercher à être mieux à l’écoute des interrogations des gens et rendre plus compréhensible les interpellations du message évangélique. Mon inquiétude viendrait plutôt qu’à force de nous occuper de l’institution, nous en oubliions la réalité quotidienne forte de l’Evangile. A nous de trouver les mots et les gestes justes pour bien dire l’accueil inconditionnel de ce Dieu de tendresse qui s’est fait homme.
Qu’est-ce qui fait l’identité protestante réformée ? Le chrétien réformé a une très forte conscience d’une identité personnelle et communautaire, qui lui est donnée par sa relation au Christ. Cette relation, qui le constitue comme croyant est la source de tout. Cette identité chrétienne protestante n’est à un aucun moment un combat contre l’autre, qui a une confession ou une religion différente. Elle est mouvement, rencontre et approfondissement. Le protestant réformé a un grand sens de l’histoire de son Eglise mais il sait aussi qu’elle est marquée par un territoire géographique exigu : il faut sans cesse approfondir notre sens de l’Eglise et de son universalité – dans le temps et dans l’espace. C’est pourquoi aujourd’hui plus que jamais, il nous faut être Eglise ensemble pour être mieux la trace de la continuité de l’Evangile à travers les siècles. Les Ecritures – avec une tendresse particulière pour l’Ancien Testament - sont là pour nous interpeller, nous remettre en route et nous stimuler. J’aime d’ailleurs cette prière qui débute par : « Dieu bon et ami des hommes… »Vous semblez confiant en l’avenir.Je constate que jamais depuis trente ans, on ne s’est posé autant de questions sur le religieux, les valeurs communautaires, le sens de la vie. Nous avons un réseau de paroisses et d’aumôneries fort, des gens pleins d’inventivité. Certes, il nous faut chercher à être mieux à l’écoute des interrogations des gens et rendre plus compréhensible les interpellations du message évangélique. Mon inquiétude viendrait plutôt qu’à force de nous occuper de l’institution, nous en oubliions la réalité quotidienne forte de l’Evangile. A nous de trouver les mots et les gestes justes pour bien dire l’accueil inconditionnel de ce Dieu de tendresse qui s’est fait homme.