Sans-papiers: les Églises renouvellent leur soutien
14 novembre 2006
Réunies en assemblée commune, la Conférence Femmes et la Conférence de Diaconie de la Fédération des Églises protestantes de Suisse (FEPS) ont évoqué lundi à Berne la question des sans-papiers et ont relevé qu’il est inacceptable de stigmatiser l’irrégularité de leur situation
Les participants à la table ronde ont débattu des possibilités concrètes d’action des directions d’Églises et des membres des paroisses. On estime que près de 100'000 personnes en situation irrégulière vivent en Suisse. L’engagement en faveur d’une politique humaine d’immigration et d’un statut légal des sans-papiers constitue une prévention contre les abus et aide à ne pas perdre le contrôle de la migration. « Ce n’est pas le racisme qui est le problème, mais bien l’indifférence, l’ignorance et la méconnaissance de la vie des autres ». Doris Peschke, secrétaire générale de la Commission des Églises auprès des migrants en Europe (CCME) a souligné que la migration illégale est aussi un produit du marché néolibéral du travail. Trafiquants d’êtres humains et passeurs exploitent honteusement ce marché et ne redoutent pas de faire des affaires avec les nouvelles formes d’esclavage, en particulier le trafic de femmes. De l’avis des Églises en Europe, il est particulièrement important que s’intensifient les coopérations entre institutions de l’UE et les États tiers, en matière de visas et de possibilités de voyage, au lieu d'insister uniquement sur les refoulements et les contrôles de sortie de pays. Lors du débat, la question de savoir si des paroisses devaient héberger des sans-papiers a été soulevée, le pasteur David A. Weiss, président du Conseil synodal de l’Église évangélique réformée du canton de Lucerne, a appelé les Églises à faire preuve de courage à ce sujet. Il n’est naturellement pas dans l’intention des Églises de faire de l’agitation à l’encontre de l’État de droit. Les Églises ont cependant un pouvoir qui ne doit pas être sous-estimé. Il consiste avant tout à adopter une attitude claire et à envoyer des signaux dans ce sens aux politiques.