Le Réseau évangélique plébiscité par les protestants évangéliques romands

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Le Réseau évangélique plébiscité par les protestants évangéliques romands

12 juin 2006
La nouvelle union, issue de la fusion de l’Alliance Evangélique Romande (AER) et de la Fédération Romande d’Eglises et Œuvres Evangéliques (FREOE), réunit quelque 210 Eglises ou organisations
Quitter le bénévolat pour le professionnalisme exigera une forte augmentation des cotisations.Presqu’à l’unanimité (moins une ou deux abstentions), la centaine de membres et délégués de l’Alliance Evangélique Romande et de la Fédération Romande d’Eglises et Œuvres Evangéliques ont décidé ce week-end à Yverdon de fusionner. La nouvelle entité rassemble quelque 210 Eglises ou organisations. Une vingtaine de pasteurs réformés en sont membres à titre individuel. Les assemblées darbystes et les baptistes du Jura bernois n’en font pas partie, et les trois ou quatre opposants déclarés à la fusion gardent la possibilité de se retirer de cette union. Le Réseau évangélique, dont le nom a été choisi sur concours, s’attachera « à donner à ce terme une connotation positive en nous faisant mieux connaître du public », explique son président Jean-Claude Chabloz. Quittant le bénévolat pour une structure professionnelle, la nouvelle association bénéficiera d’un secrétaire général à temps plein, d’une secrétaire de direction à 80% et d’un président à 20%. Cette réorganisation nécessitera de multiplier par trois ou quatre les cotisations, actuellement de 150 à 250 francs.

Le secrétaire général du Réseau évangélique, Jean-Paul Zürcher, a justifié sa création par « le désir d’offrir aux 42'000 chrétiens romands de conviction évangélique une plus grande visibilité, une voix et un réseau commun ». Le siège social du Réseau, affilié à l’Alliance évangélique suisse, sera basé à Genève. Il entend s’exprimer d’une seule voix sur les projets actuels, offrir à ses membres des réseaux de compétences sur des thèmes de société (groupe de travail islam, réseau jeunesse, service de médiation) et stimuler la collaboration entre évangéliques. Une charte éthique définit l’esprit dans lequel le Réseau entend travailler, en respectant la diversité des communautés unies dans cette alliance et en rétribuant normalement les personnes qui y accomplissent un travail.

A la suite d’un sondage portant sur les futures cotisations, de 20 à 25% des Eglises, paroisses et autres institutions ont déclaré devoir renoncer à s’affilier si elles ne pouvaient payer le montant réclamé. Celles-ci se calculeront dorénavant en fonction des charges et du nombre de membres ou du chiffre d’affaire, mais le président assure « être prêt à trouver des arrangements en dehors de la règle générale » pour éviter les démissions. Parmi les membres individuels, qui paient des cotisations réduites, seuls 10% ont évoqué cette possibilité. Les moyens supplémentaires seront trouvés grâce à des dons ou des cotisations de soutien : « Il faudra mobiliser et motiver les fidèles ».

Alors que la possibilité leur en était offerte, peu de demandes d’adhésion ont été enregistrées dans le cadre du sondage. « Une dizaine de demandes d’affiliation sont pendantes dans les deux associations, AER et FREOE. Les gens attendent de voir comment la nouvelle organisation va prendre son essor », poursuit Jean-Claude Chabloz. En juin 2007, le Réseau évangélique tiendra une assemblée générale-bilan pour faire le point sur le type de financement et la nouvelle répartition du travail.