L’hebdomadaire Réforme analyse pourquoi les protestants sont si absents de la scène médiatique
6 mai 2005
Face à la déferlante populaire et médiatique du catholicisme romain à l’occasion de la mort de Jean-Paul II et de l’élection de son successeur, l’hebdomadaire français Réforme consacre son dossier de début mai au questionnement des protestants : Comment est-il possible que le chef d’une Eglise aussi contestée ait autant de succès et que les protestants, malgré leur aptitude à la modernité, en aient si peu ? Le sociologue des religions Jean-Paul Willaime esquisse des réponses : cette ouverture généreuse à la modernité séculière du protestantisme contribue justement à sa mauvaise visibilité et à la fragilisation de sa transmission ; sa concentration sur la parole et la piété intérieure en fait un christianisme de l’ouïe plus que de la vue qui « souffre d’un grave déficit symbolique, en particulier esthétique, à une époque où le visible et le sensible sont extrêmement importants dans la communication sociale »
« Nous avons une autre façon de communiquer, avec plus de discrétion, dans le respect de la pluralité et des nuances », se félicite pour sa part Jacques Stewart, ancien président de la Fédération protestante de France. Mais cette pluralité coûte cher en terme de communication : le pasteur Gilles Boucomont, intervenant sur le site Internet questiondieu.com, le rappelle : « Nos prises de position sont tellement pondérées qu’elles sont incommunicables ». Un dossier passionnant pour les protestants de tous bords qui se posent des questions sur la visibilité de leurs Eglises.