Olivier Fatio: "Nous avons fait un musée à la portée de tous"
11 avril 2005
La création du Musée international de la Réforme (MIR) a nécessité 2 ans de travaux et un budget global avoisinant les 4 millions de francs
L'ensemble de la somme a été trouvée grâce à des fonds privés, dont la moitié grâce à un don de la banque Pictet, à l'occasion de son bicentenaire. La Ville de Genève a prêté quelques pièces, mais n'est pas intervenue dans le financement. Le théologien Olivier Fatio, président du Conseil de fondation et maître d'oeuvre du projet, répond à quelques questions :
- D'où viennent les différents objets exposés?
O.F.: Environ une moitié des objets provient de «La société du musée historique de la Réformation», aujourd'hui présidée par le pasteur Olivier Labarthe. Des privés nous ont fait parvenir des ouvrages et des tableaux. Parmi ces mécènes, le collectionneur d'art Jean-Paul Barbier Muller qui nous a offert une pièce extraordinaire: la bibliothèque qui porte son nom, constituée de pièces uniques au monde provenant de la seconde moitié du 16e siècle. La bibliothèque publique et universitaire et le Musée Patek Philippe nous ont aussi prêté quelques pièces. Les objets du MIR viennent tous de Genève. Ce n'était pas possible d'en faire venir de l'étranger.
- Avez-vous une préférence pour une salle ou objet?
O.F.: Non. Tout le musée me plaît. Il y a des astuces dans toutes les salles. Grâce aux muséographes, nous avons très bien utilisé un espace somptueux pour montrer des choses qui ne sont pas forcément très attrayantes. La salle du banquet est très amusante par exemple.
- A quelles réactions vous attendez-vous de la part des visiteurs?
O.F.: Je me souviens d'un article de presse qui disait la chose suivante: «Nous voyons ce que nous entendons». Il semble important de voir comment les gens vont se servir de «l'audio guide». Je trouve le MIR élégant. Mais, il faut aussi l'animer. Comment allons-nous opérer la transition entre un livre ouvert, par exemple la première édition de l'institution chrétienne, et ce qu’il contient ? Peut-être que nous y arriverons grâce à la parole. C'est le problème de tous les musées historiques. Si vous accrochez aux murs une dizaine de Picasso, votre job est de trouver le bon rythme. Mais, pour un mouvement historique ou d'idées, c'est autre chose. J'espère que les gens auront du plaisir à visiter le MIR. Et peut-être qu'ils en retireront quelque chose... J'ai été professeur d'université pendant 35 ans. La vulgarisation n'est pas si simple. J'y suis favorable tout en connaissant ses limites. Nous avons eu le souci de faire quelque chose de pas trop compliqué. Mais, ce n'est pas si simple à percevoir parce que l'histoire est compliquée.
- De combien de visiteurs par année avez-vous besoin pour rentrer dans vos frais?
O.F.: Un musée comme celui-ci est nécessairement déficitaire. Le problème est de limiter le déficit. Il faudrait environ 30'000 visiteurs par an. Ce n'est pas rien, mais c'est possible.
- D'où viennent les différents objets exposés?
O.F.: Environ une moitié des objets provient de «La société du musée historique de la Réformation», aujourd'hui présidée par le pasteur Olivier Labarthe. Des privés nous ont fait parvenir des ouvrages et des tableaux. Parmi ces mécènes, le collectionneur d'art Jean-Paul Barbier Muller qui nous a offert une pièce extraordinaire: la bibliothèque qui porte son nom, constituée de pièces uniques au monde provenant de la seconde moitié du 16e siècle. La bibliothèque publique et universitaire et le Musée Patek Philippe nous ont aussi prêté quelques pièces. Les objets du MIR viennent tous de Genève. Ce n'était pas possible d'en faire venir de l'étranger.
- Avez-vous une préférence pour une salle ou objet?
O.F.: Non. Tout le musée me plaît. Il y a des astuces dans toutes les salles. Grâce aux muséographes, nous avons très bien utilisé un espace somptueux pour montrer des choses qui ne sont pas forcément très attrayantes. La salle du banquet est très amusante par exemple.
- A quelles réactions vous attendez-vous de la part des visiteurs?
O.F.: Je me souviens d'un article de presse qui disait la chose suivante: «Nous voyons ce que nous entendons». Il semble important de voir comment les gens vont se servir de «l'audio guide». Je trouve le MIR élégant. Mais, il faut aussi l'animer. Comment allons-nous opérer la transition entre un livre ouvert, par exemple la première édition de l'institution chrétienne, et ce qu’il contient ? Peut-être que nous y arriverons grâce à la parole. C'est le problème de tous les musées historiques. Si vous accrochez aux murs une dizaine de Picasso, votre job est de trouver le bon rythme. Mais, pour un mouvement historique ou d'idées, c'est autre chose. J'espère que les gens auront du plaisir à visiter le MIR. Et peut-être qu'ils en retireront quelque chose... J'ai été professeur d'université pendant 35 ans. La vulgarisation n'est pas si simple. J'y suis favorable tout en connaissant ses limites. Nous avons eu le souci de faire quelque chose de pas trop compliqué. Mais, ce n'est pas si simple à percevoir parce que l'histoire est compliquée.
- De combien de visiteurs par année avez-vous besoin pour rentrer dans vos frais?
O.F.: Un musée comme celui-ci est nécessairement déficitaire. Le problème est de limiter le déficit. Il faudrait environ 30'000 visiteurs par an. Ce n'est pas rien, mais c'est possible.