Personnes âgées maltraitées :Une ligne téléphonique vient à leur secours
La maltraitance à l’égard des personnes âgées, c’est aussi bien ce vieil homme qui se fait dépouiller de ses économies par sa fille endettée chronique, ce fils au chômage qui vit aux crochets de sa mère qui n’a qu’une modeste rente AVS, c’est cette dame clouée sur son fauteuil roulant à la merci de son mari, lui-même épuisé à force de s’occuper d’elle sans aucune aide extérieure. C’est ce vieillard contraint par les siens d’entrer dans un EMS contre son gré, c’est cette dame âgée rudoyée par son mari, c’est ce patient d’un home livré à ses douleurs sans que personne ne s’en soucie et ne cherche à les atténuer. C’est cette voisine recluse dans la solitude de son logement devenu taudis. C’est ce vieillard qu’on abrutit de médicaments, c’est ce vieux dénigré et humilié.
La maltraitance peut revêtir toutes sortes de formes, psychologique, physique ou financière. Elle représente aujourd’hui un problème social majeur qui, selon une étude universitaire conduite à Montréal, toucherait près de 10 % de la population âgée. Elle n’est pas forcément délibérée. «Tout le monde peut être amené à maltraiter une personne âgée, rappelle Caroline von Gunten, coordinatrice de l’Association Alter Ego à Lausanne, et tout comportement maltraitant n’est pas forcément un règlement de compte familial ou le fait d’un comportement pervers ».
Face aux abus ou aux négligences soupçonnés, signalés ou constatés, les professionnels et les proches des personnes âgées se trouvent démunis. Comment s’assurer de la réalité des événements et en évaluer la gravité, quelle action adéquate entreprendre, à qui s’adresser ? C’est à ce genre de questions que tenteront de répondre les personnes de contact de la nouvelle permanence téléphonique gratuite mise sur pied par la section vaudoise d’Alter Ego et destinée au grand public. Elles y dispenseront des informations, orienteront l’aide sur la personne qui maltraite - c’est souvent elle qui a besoin de soutien – et serviront de relais vers des personnes qualifiées ou des organismes les mieux à même de prendre en charge la situation évoquée. La coordinatrice vaudoise précise que ce nouveau service ne sera pas une instance de dénonciation, mais un moyen de venir en aide aux personnes maltraitées et de faire respecter leurs droits. « Nous sommes conscients que nous travaillerons sur le fil du rasoir ! Notre but est de chercher des solutions constructives dans un esprit de conciliation, de promouvoir les droits à la dignité des personnes âgées et d’éviter la maltraitance des seniors.