"Libertin et chrétien" de Jean-Marie Rouart:Entre doute et foi, conversation avec un "immortel"
10 septembre 2004
« Je crois parfois la nuit… » . Dans un livre d’entretiens, « Libertin et chrétien » qui vient de paraître, l’Académicien français Jean-Marie Rouart parle à bâtons rompus de ses questionnements spirituels
Un "immortel" traversé par la grâce mais aussi par le doute, à l'image des... mortels. L'écrivain français parle, sur le ton de la conversation, de ce à quoi il croit, de son attachement à la richesse liturgique et aux rites, de l’Eglise qui a perdu, selon lui, « sa capacité de séduction », du christianisme qu’il considère comme un éclairage fondamental de la vie, de Dieu. Il analyse les valeurs du protestantisme qui lui semblent bien correspondre au monde d’aujourd’hui parce qu’elles allient une grande intransigeance éthique et une obsession de contestation, tout en prônant une sorte de relativisme moral qui convient à l’individualisme contemporain. « Le protestant brandit la franchise comme un poignard dont il use aussi implacablement envers les autres qu’envers lui-même ». Il s’agace de la manie qu’a la religion aujourd’hui de vouloir à tout prix épouser son siècle et aborde les questions de la foi : cette dernière est-elle de l’ordre de la transmission ou de l’ordre de la grâce ? « On ne va pas à la foi par le raisonnement, mais d’abord par le respect et la tendresse ».
On découvre un écrivain hanté par la question de Dieu et traversé de doutes, marqué de façon indélébile par l’empreinte du catholicisme dans lequel il est né et a grandi, dont les opinions et les indignations se révèlent parfois contradictoires et irritantes, mais toujours sincères. Il refuse l’acceptation routinière de l’atrocité quotidienne, s’en prend pêle-mêle à l’obscurantisme « laïcard », aux communautarismes de tout poil, à la culture mondialiste axée sur l’argent, le sexe et la surconsommation, qui aboutit, estime-t-il, à la destruction de la communauté humaine et de son paysage.
L’auteur de « L’invention de l’Amour » et d’un « Adieu à la France qui s’en va…» reflète bien les questionnements spirituels contemporains. Et témoigne de ce retour du religieux qui est plus qu’une création médiatique, une réalité.« Libertin et chrétien », Jean-Marie Rouart, 215 pages, août 2004, éd. Desclée de Brouwer.
On découvre un écrivain hanté par la question de Dieu et traversé de doutes, marqué de façon indélébile par l’empreinte du catholicisme dans lequel il est né et a grandi, dont les opinions et les indignations se révèlent parfois contradictoires et irritantes, mais toujours sincères. Il refuse l’acceptation routinière de l’atrocité quotidienne, s’en prend pêle-mêle à l’obscurantisme « laïcard », aux communautarismes de tout poil, à la culture mondialiste axée sur l’argent, le sexe et la surconsommation, qui aboutit, estime-t-il, à la destruction de la communauté humaine et de son paysage.
L’auteur de « L’invention de l’Amour » et d’un « Adieu à la France qui s’en va…» reflète bien les questionnements spirituels contemporains. Et témoigne de ce retour du religieux qui est plus qu’une création médiatique, une réalité.« Libertin et chrétien », Jean-Marie Rouart, 215 pages, août 2004, éd. Desclée de Brouwer.