Art sacré: des posters pour décrypter ses codes symboliques

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Art sacré: des posters pour décrypter ses codes symboliques

22 juillet 2004
Rien n’est trop beau pour orienter l’homme vers l’absolu : 16 posters commentés et édités par Enbiro invitent les élèves de 10 à 18 ans à partir à la découverte de l’art sacré qui, au-delà des familles religieuses et des traditions culturelles, témoigne de l’universalité de l’esprit humain dans son aspiration à se dépasser
Qu’y a-t-il de commun entre une statue de l’île de Pâques, une miniature indienne représentant Krishna, une statue de Bouddha thaïlandaise, un manuscrit enluminé de la Haggadah, un Christ en croix ou la calligraphie d’une sourate du Coran, sinon le désir de montrer l’invisible, de donner à saisir ce qui se cache au-delà de la perception immédiate ? L’art sacré inscrit un éclat d’éternité dans l’instant qui passe. Il témoigne du lien étroit entre art et religion ; depuis la préhistoire de l’humanité et sous toutes les latitudes, l’inspiration religieuse a été une source primordiale de l’expression artistique. De même, les arts ont constitué un langage privilégié de la religion, à côté de la parole et en lien avec elle. Même pour les traditions réfractaires aux images, l’iconographie sert à dire l’absolu à travers une démarche esthétique, - par exemple la calligraphie ou l’architecture pour l’islam -, à exprimer la quête du divin à travers la recherche du beau.

L’art sacré est le support privilégié pour la transmission d’une histoire, d’un message ou d’une émotion, mais aussi le lieu d’une incarnation dans un objet, une image ou une construction. De l’icône à la statue qu’on vénère, le danger d’idolâtrie n’est pas loin. Si certaines traditions ont dénoncé le risque encouru, la plupart ont vu dans l’art une expression de la quête de l’indicible et de l’invisible.

Les posters des Editions Enbiro qui prolongent et complètent le calendrier interreligieux « Entre croyances et convictions », permettent de décrypter quelques-uns des codes symboliques qui entrent dans la composition d’une représentation. Et qui échappent au néophyte. Les lobes des oreilles de Bouddha par exemple, particulièrement allongés, sont un rappel de son enfance princière, lorsqu’il était paré de lourds bijoux. Le taureau au bas de l’émail représentant le Christ en majesté, symbolise l’évangéliste Luc de même que le lion se rapporte à Marc e et l’aigle à Jean. Si le manteau de la vierge Marie est bleu nuit sur cette icône du XII e siècle, c’est pour rappeler la pureté et l’humanité de la mère de Jésus. Le pied levé de Shiva symbolise lui la connaissance qui conduit à la délivrance. Alors que le nain, foulé par l’autre pied de la divinité hindoue, marque l’anéantissement de l’ignorance.

Les posters sont accompagnés d’un fascicule proposant des pistes pédagogiques, des repères bibliographiques, des documents de travail et une introduction à l’art sacré. Avec cette livraison, l’équipe éditoriale a réalisé-là un travail remarquable de vulgarisation. De quoi mettre l'eau à la bouche et donner envie aux « analphabètes bibliques» que nous sommes peu à peu devenus, de (re)découvrir nos racines chrétiennes en réussissant à décrypter peintures, fresque et bas-reliefs, mais aussi d’apprendre à connaître l’art sacré des autres religions.Enbiro, case postale 64, 1000-Lausanne 9.