3000 drapeaux défilent sous la bannière de Jésus à Bâle

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3000 drapeaux défilent sous la bannière de Jésus à Bâle

13 juin 2004
La sixième édition du Jour du Christ a rassemblé 40'000 personnes au Parc St-Jacques de Bâle
Bien au-delà de ce qu’attendaient les organisateurs. Drapeaux, flonflon et hip-hop ont marqué ce grand rassemblement protestant qui encourageait à davantage d’audaces dans le témoignage chrétien en Suisse.« Je suis bouleversé d’avoir participé à cette mise en scène tout en couleur ! » Olivier Schwab de Begnins vient de quitter la pelouse du Parc St-Jacques de Bâle. Il a participé au défilé de quelque 3000 drapeaux sur la pelouse du fameux stade de foot. Ce défilé constituait l’événement fort de la sixième édition du « Jour du Christ », un grand rassemblement de 40’000 protestants, issus des Eglises évangéliques et réformées de Suisse.

Olivier Schwab préside le Conseil communal du village de Begnins. Avec 2800 autres porteurs de drapeaux, ce membre d’une Eglise évangélique vaudoise a permis de dessiner la croix du Christ sur la pelouse du Parc St-Jacques. Au centre de cette croix, les porteurs de drapeaux communaux ont ensuite accueilli plus d’une centaine de bannières, représentants les pays d’origine des étrangers qui habitent la Suisse. Une prière a ensuite clos ce moment fort du Jour du Christ. « La Suisse est une terre d’accueil et c’est une excellente chose de nous le rappeler chaque jour dans nos contacts avec les étrangers qui habitent notre pays! », commente Olivier Schwab. "Si nous prions avec foi, la société ne peut que changer ", a lancé pour sa part Matthias Kuhn, pasteur de jeunes.

Des drapeaux portés à titre personnel

« Après quelques tentatives d’explication un peu difficiles, nous avons renoncé à informer toutes les communes de Suisse de notre initiative, explique Hanspeter Nüesch, le coordinateur du programme du Jour du Christ. Nous souhaitions éviter les mécompréhensions. » En fait, les porteurs de drapeaux sont venus à titre personnel. Ils s’engagent à prendre contact avec les autorités des communes après la manifestation. Ils leur proposeront de prier pour les besoins de la commune dont ils auront porté le drapeau. Le coordinateur du programme de cette grande manifestation protestante estime que ce défilé de drapeaux peut être interprété de différentes façons, soit comme une manifestation patriotique de droite, soit à cause de la centaine de drapeaux étrangers incorporés au défilé, comme une prise de position de gauche. Or, précise Hanspeter Nüesch, « Le Jour du Christ n’est ni l’un ni l’autre. Cette édition voulait encourager les protestants de Suisse à la prière et à l’action solidaire en faveur de leurs prochains ».

Comme de plusieurs autres porteurs de drapeau, Olivier Schwab a informé la municipalité de Begnins de sa démarche. « Par souci de transparence », explique-t-il. L’accueil a été plutôt mitigé. La municipalité en a discuté. Elle a « pris note de l’initiative» sans souhaiter se prononcer sur la démarche. Dans ce village où les gens se connaissent de près, il ne s’agit pas de faire de cet usage du drapeau un « casus belli ». Mais, manifestement, la démarche a dérangé. L’un des municipaux interrogés relève qu’il ne lui viendrait pas à l’idée d’arborer le drapeau de Begnins lors du défilé du 1er mai. Un autre réaffirme un attachement vigoureux à une claire séparation des affaires religieuses et de l’Etat.

Envoyé par la paroisse

Du côté de la paroisse réformée de Begnins, l’accueil de la démarche a été plus compréhensif. Le pasteur Bertrand de Felice, dans l’impossibilité de se rendre à Bâle à cause d’une fête paroissiale, a organisé le 6 juin un culte d’envoi des différents porteurs de drapeau de sa région. « Ce culte a été l’occasion de prier pour eux et d’entendre leurs motivations », explique-t-il. Bertrand de Felice espère que les porteurs de sa région deviendront des moteurs pour des groupes de prière qui rassembleront bien au-delà des seuls cercles protestants. « Ils permettront peut-être à des chrétiens de la région, issus de tous les bords ecclésiastiques, ainsi qu’à des personnes ouvertes aux questions spirituelles, de se retrouver pour prier et pour porter les détresses de nos voisins ».