50e anniversaire de l’Ecole protestante d’altitude :Bouffée d’air pour des jeunes en rupture
19 mai 2004
Perchée sur les hauteurs du Jura vaudois, l’Ecole protestante d’altitude (EPA), fondée par le pasteur genevois Raynald Martin, était à l’origine destinée aux enfants à la santé délicate
Aujourd’hui, le bon air de Saint-Cergue profite à des élèves genevois et vaudois entre 7 et 16 ans, psychologiquement fragiles ou en échec scolaire. L'établissement leur permet de faire le point et de préparer leur réintégration scolaire ou dans le monde du travail.« Les enfants qui arrivent à l’EPA ont le potentiel d’une fleur fermée. Au fil du temps, ils s’ouvrent et s’épanouissent », explique Mario Junod, directeur de l’établissement. A Saint-Cergue, l’école accueille chaque année une cinquantaine d'élèves internes et externes. L’échec scolaire, les troubles de l’apprentissage, l’hyperactivité ou les problèmes psychologiques les ont mis temporairement hors du circuit classique de l’enseignement public. « J’évite de mettre des étiquettes à ces jeunes, précise Mario Junod. Pour moi, ils sont simplement des élèves qui viennent à la montagne pour poursuivre leur scolarisation ». Le sport pour se dépasserLes enfants scolarisés dans cet institut ont l’occasion de faire le point et ensuite de d’élaborer un projet en vue de leur réinsertion. « C’est une prise de distance au sens propre et au sens figuré », observe le directeur. Le sport occupe une place centrale dans le programme de réadaptation de ces élèves. Le contexte géographique de l’école est idéal. La nature qui les entoure est une immense salle de gym. En pratiquant la marche, le ski, l’escalade, le vélo ou le surf, les élèves peuvent retrouver une image positive d’eux-mêmes et acquérir une plus grande confiance en leurs capacités. « Lorsqu’ils arrivent à Saint-Cergue, nos élèves ont un point commun : ils conjuguent, à tous les temps, le verbe "je suis nul », explique Mario Junod. L’équipe enseignante utilise les activités sportives pour inverser la vapeur. « L’objectif est de leur révéler les nombreuses ressources qu’ils possèdent. Le sport, au travers de ces exigences naturelles, les entraîne vers cette révélation », ajoute le directeur. Racines protestantesMais les valeurs sportives ne sous-tendent pas, à elles seules, la philosophie de cette école. L’estime de soi et des autres ainsi que le respect des différences sont des vertus centrales à l’EPA. Mario Junod résume en une phrase le sommet idéal que les enfants doivent gravir : « Savoir être plus plutôt que d’avoir plus ». Raynald Martin, le pasteur fondateur de cet établissement n’a pas laissé en héritage une ligne de conduite appliquée à la lettre depuis 50 ans. Aujourd’hui, quelle est la dimension protestante de cette école ? « Nous recevons tous les enfants sans distinction de race ou de religion dans l’esprit de l’Evangile », répond le directeur en citant un des jos_content du règlement du collège. Si l’école n’est pas comparable à un pensionnat catholique, la direction tient quand même à conserver un lien avec ses racines protestantes tout en évoluant et en s’adaptant au gré des changements de la société. Une heure par semaine, un cours d’histoire biblique est dispensé aux élèves. « Les élèves issus de cultures et de religions différentes sont toujours plus nombreux, ce cours leur donne des clés de compréhension mutuelle », explique-t-il.
Après un séjour moyen de 2 à 3 ans, les jeunes réintègrent un circuit classique : pré-apprentissage, apprentissage ou retour aux études. Une fois que la confiance en eux-mêmes est restaurée et qu’un un nouveau projet de vie est mis sur pied, la descente en plaine s’opère en douceur. « La réussite de leur réinsertion repose pour beaucoup sur les adultes qui prennent le relais », souligne Mario Junod.
Après un séjour moyen de 2 à 3 ans, les jeunes réintègrent un circuit classique : pré-apprentissage, apprentissage ou retour aux études. Une fois que la confiance en eux-mêmes est restaurée et qu’un un nouveau projet de vie est mis sur pied, la descente en plaine s’opère en douceur. « La réussite de leur réinsertion repose pour beaucoup sur les adultes qui prennent le relais », souligne Mario Junod.