Que reste-t-il de l'"Année de la Bible" ?
15 janvier 2004
En Suisse comme dans plusieurs pays européens, les Eglises ont transformé 2003 en « Année de la Bible »
L’heure est aujourd’hui au bilan, entre soutiens officiels contrastés, multiples initiatives locales et quelques actions marquantes. En Suisse, comme en Allemagne ou en France, il est temps pour les Eglises de dresser un bilan de ces douze derniers mois consacrés « Année de la Bible ». Dans notre pays, le lancement et la gestion de l’événement ont été l’œuvre de la Communauté de travail des Eglises chrétiennes de Suisse, soutenue par plusieurs œuvres. Autour du mot d’ordre « Chercher et trouver », il s’agissait d’encourager la découverte et l’approfondissement des Ecritures par différents biais.
Au niveau des autorités, l’appui officiel a été très marqué chez les catholiques, par exemple en Valais avec une importante implication de l’évêché. Les instances réformées se sont montrées moins enthousiastes, ce qui n’a pas empêché chez elles aussi le développement de nombreuses initiatives locales. Leur recensement exact demeure d’ailleurs impossible : « Certaines paroisses ou petites communautés ont parfois organisé en cours d'année une action au pied levé et nous n’en avons pas forcément eu connaissance », explique à Bienne le pasteur Urs Joerg, secrétaire général de la Société biblique suisse et co-responsable de l’Année de la Bible. Une dizaine d’expositionsParmi les événements dûment recensés, deux importantes expositions itinérantes ont investi une dizaine de lieux en Suisse romande et une quinzaine dans les cantons alémaniques. Le château d’Yverdon-les-Bains a eu droit à la totale, avec la présentation simultanée de « la Bible en Suisse » et de la série de documents consacrés à la Création. Autres manifestations ayant rencontré un intérêt certain, notamment à Aubonne, Vevey, Genève ou La Chaux-de-Fonds, des lectures de tout ou partie de la Parole, parfois en continu durant deux tours d’horloge. « Les aspects ludiques de l’approche textuelle ont également rencontré un bel enthousiasme », se réjouit Daniel Galataud, coordinateur pour la Romandie de la Société biblique. Des jeux, contes ou repas ont ainsi remporté un certain succès, tout comme plusieurs soirées thématiques, à l’instar de celle consacrée à Nicolas de Flüe en ville de Neuchâtel.
Mais la trace la plus visible de cette année particulière restera sans nul doute le recopiage manuscrit des quelque 2750 pages du Livre auquel se sont attelées près de 2000 personnes à travers le pays. « Cette édition manuscrite de la Bible sera offerte aux parlementaires fédéraux le 12 février prochain, pour rappeler que notre culture et notre système démocratique sont largement imprégnés des Ecritures, et que celles-ci offrent toujours des réponses pertinentes à des problèmes très actuels », précise encore Urs Joerg. Davantage pour les croyantsAutre regard rétrospectif, celui de l’Association biblique catholique basée à Fribourg. Cet organisme, davantage orienté sur la formation que sur la diffusion, avait pris le parti « non de parler de la Bible à tout prix, mais d’aider à en approfondir la lecture à travers la formation d’animateurs, l’organisation de rencontres ou encore l’intensification de cours par correspondance », explique sa responsable Marie-Christine Varone. Pour ce professeur d’exégèse, les efforts dans ce domaine ont largement porté leurs fruits, de nombreuses paroisses ou secteurs d’Eglises ayant fait appel à l’association. En revanche, regrette-t-elle, « nous n’avons guère rencontré d’appui auprès des émissions religieuses de radio ou de télévision pour relayer ces actions ». Et si le quotidien Blick alémanique a ouvert un espace hebdomadaire pour l’étude d’un passage du Nouveau ou de l’Ancien Testament, rien de tel n’a été possible de ce côté-ci en Suisse romande. De même, à part les accrochages dans des lieux publics déjà mentionnés, les possibilités de donner une visibilité au corpus chrétien auprès de ceux qui ne rentrent jamais dans une église, n’ont pas été légion. Même si, comme le fait remarquer Marie-Christine Varone, « tirer un bilan reviendrait à mesurer le travail effectué dans les cœurs », on peut constater que l’Année de la Bible aura sûrement permis la redécouverte du texte par nombre de croyants qui n’en sont de loin pas tous des lecteurs fervents. En revanche, toucher ceux qui ignorent jusqu’à son existence aura été plus difficile.
Au niveau des autorités, l’appui officiel a été très marqué chez les catholiques, par exemple en Valais avec une importante implication de l’évêché. Les instances réformées se sont montrées moins enthousiastes, ce qui n’a pas empêché chez elles aussi le développement de nombreuses initiatives locales. Leur recensement exact demeure d’ailleurs impossible : « Certaines paroisses ou petites communautés ont parfois organisé en cours d'année une action au pied levé et nous n’en avons pas forcément eu connaissance », explique à Bienne le pasteur Urs Joerg, secrétaire général de la Société biblique suisse et co-responsable de l’Année de la Bible. Une dizaine d’expositionsParmi les événements dûment recensés, deux importantes expositions itinérantes ont investi une dizaine de lieux en Suisse romande et une quinzaine dans les cantons alémaniques. Le château d’Yverdon-les-Bains a eu droit à la totale, avec la présentation simultanée de « la Bible en Suisse » et de la série de documents consacrés à la Création. Autres manifestations ayant rencontré un intérêt certain, notamment à Aubonne, Vevey, Genève ou La Chaux-de-Fonds, des lectures de tout ou partie de la Parole, parfois en continu durant deux tours d’horloge. « Les aspects ludiques de l’approche textuelle ont également rencontré un bel enthousiasme », se réjouit Daniel Galataud, coordinateur pour la Romandie de la Société biblique. Des jeux, contes ou repas ont ainsi remporté un certain succès, tout comme plusieurs soirées thématiques, à l’instar de celle consacrée à Nicolas de Flüe en ville de Neuchâtel.
Mais la trace la plus visible de cette année particulière restera sans nul doute le recopiage manuscrit des quelque 2750 pages du Livre auquel se sont attelées près de 2000 personnes à travers le pays. « Cette édition manuscrite de la Bible sera offerte aux parlementaires fédéraux le 12 février prochain, pour rappeler que notre culture et notre système démocratique sont largement imprégnés des Ecritures, et que celles-ci offrent toujours des réponses pertinentes à des problèmes très actuels », précise encore Urs Joerg. Davantage pour les croyantsAutre regard rétrospectif, celui de l’Association biblique catholique basée à Fribourg. Cet organisme, davantage orienté sur la formation que sur la diffusion, avait pris le parti « non de parler de la Bible à tout prix, mais d’aider à en approfondir la lecture à travers la formation d’animateurs, l’organisation de rencontres ou encore l’intensification de cours par correspondance », explique sa responsable Marie-Christine Varone. Pour ce professeur d’exégèse, les efforts dans ce domaine ont largement porté leurs fruits, de nombreuses paroisses ou secteurs d’Eglises ayant fait appel à l’association. En revanche, regrette-t-elle, « nous n’avons guère rencontré d’appui auprès des émissions religieuses de radio ou de télévision pour relayer ces actions ». Et si le quotidien Blick alémanique a ouvert un espace hebdomadaire pour l’étude d’un passage du Nouveau ou de l’Ancien Testament, rien de tel n’a été possible de ce côté-ci en Suisse romande. De même, à part les accrochages dans des lieux publics déjà mentionnés, les possibilités de donner une visibilité au corpus chrétien auprès de ceux qui ne rentrent jamais dans une église, n’ont pas été légion. Même si, comme le fait remarquer Marie-Christine Varone, « tirer un bilan reviendrait à mesurer le travail effectué dans les cœurs », on peut constater que l’Année de la Bible aura sûrement permis la redécouverte du texte par nombre de croyants qui n’en sont de loin pas tous des lecteurs fervents. En revanche, toucher ceux qui ignorent jusqu’à son existence aura été plus difficile.