La « maison des Suisses » en Ardèche
18 août 2004
Depuis bientôt 20 ans, près de Valence, une grande et vieille bâtisse accueille des petits Vaudois à l’occasion de camps bibliques
Reportage dans ce lieu porteur d’une belle histoire, celui du coup de cœur d’un diacre réformé et de son épouse. Dans le Haut Vivarais, à quelques kilomètres à l’ouest de Valence, il y a celle que tout le monde nomme « la maison des Suisses ». Depuis près de 20 ans, plusieurs fois par année, les vieux murs de cette grande bâtisse ardéchoise résonnent aux cris d’enfants et d’adolescents vaudois.
En ce vendredi soir du 13 août, la vingtaine de jeunes participants s’assoit en rond dans l’ancienne bergerie reconvertie en salle de recueillement et d’animation. Ils ont entre 8 et 11 ans, et participent à une semaine organisée par les animateurs d’enfance de l’Eglise réformée vaudoise (EERV) de la région de la Paudèze et de la Mèbre. Sarah, Jonas et les autres trempent chacun une fleur de papier dans l’eau du grand récipient. Comme par enchantement, les pétales s’ouvrent sous le poids du liquide. « Mais non, c’est pas magique, c’est l’eau qui alourdit le centre », détaille avec sérieux Colin. A 11 ans, il connaît bien la maison de Collans, au creux des collines de la petite commune de Silhac. « Je viens pour la quatrième fois. J’aime beaucoup venir parce qu’on fait plein de choses et l’ambiance est géniale ». Il remettrait bien ça l’année prochaine, mais la limite d’âge l’aura rattrapé. « J’essayerai quand même », assure-t-il avant de rejoindre ses copains.
Philippe Corset prend sa guitare et entonne « Nada te turbe », un air de louange en espagnol issu du répertoire de Taizé. Cette année, l’équipe d’accompagnants a choisi d’élargir son horizon musical avec des chants d'ailleurs. Cela ne pose visiblement aucun problème à la troupe, qui, après cinq jours d’entraînement, entonne avec un bel entrain ce refrain aux accents lointains. Bénévoles aux fourneaux et à l’animationDiacre vaudois spécialisé dans l’animation pour l’enfance, Philippe Corset est la cheville ouvrière du camp. Quelques heures suffisent à comprendre que son épouse et lui sont véritablement les âmes d’un lieu qu’ils ont découvert un peu par hasard au milieu des années 80 (lire encadré).
Bien sûr, ils ne sont pas tout seuls. Sept adultes ne sont pas de trop pour veiller à la bonne marche du camp. Il y a les nouveaux venus comme Etienne Pidoux, pasteur à Pully, et sa femme ; ou encore Cécile, qui vit sa seconde expérience d’animation. Les deux cuisinières, elles, partagent le même prénom et un nombre identique de participations. « Mon fils avait passé quelques jours ici dans le cadre du culte de l’enfance. Il en a parlé avec tant d’enthousiasme que j’ai eu envie d’aider », explique Françoise avant que son homonyme, marraine du même garçon, avoue que leur première tentative de l’année dernière « fut assez stressante parce que nous n’avions pas l’habitude d’autant de bouches affamées ». Comme Nicole à l’animation, elles appartiennent à cette cohorte de laïcs engagés sans lesquels l’Eglise perdrait beaucoup d’elle-même.Spiritualité bien présenteSamedi matin. Après les inévitables nettoyages où tout le monde a l’occasion de devenir le champion de l’épluchage de pommes de terre ou de lustrage des lavabos, voici l’heure du moment de recueillement. A tour de rôle, chaque adulte livre sa variation du thème central de la semaine. Cette fois, on évoque les « cailloux sur le chemin » autour du personnage de Simon devenu l’apôtre Pierre. Etienne Pidoux se fait lyrique en évoquant l’épisode de la pêche miraculeuse et ce filet du Seigneur « qui, contrairement à la ligne, ramasse tout le monde, quelle que soit sa condition ». L’attention est palpable. L’étonnement aussi, lorsque le pasteur dévoile la longueur totale (600 mètres quand même) du filet enroulé autour d’une perche.
Les jeunes participants semblent en tout cas apprécier ce subtil équilibre entre spiritualité et amusement. « On apprend plein de chants et l’ambiance est super cool », assurent en chœur Sarah et Carine. Cette dernière ajoute en rigolant : « Le recueillement, c’est le seul moment où les garçons se tiennent tranquilles ». Parmi les activités de l’après-midi les plus prisées, le circuit de tyroliennes dans les arbres dispute la première place aux balades en canoë ou à cheval. « Demain on part, c’est nul », bougonne Jonas. Dimanche, les vieux volets de Collans se sont fermés. En attendant de nouveaux partages et éclats de rire. UTILE
Photos de la maison de Collans à disposition
En ce vendredi soir du 13 août, la vingtaine de jeunes participants s’assoit en rond dans l’ancienne bergerie reconvertie en salle de recueillement et d’animation. Ils ont entre 8 et 11 ans, et participent à une semaine organisée par les animateurs d’enfance de l’Eglise réformée vaudoise (EERV) de la région de la Paudèze et de la Mèbre. Sarah, Jonas et les autres trempent chacun une fleur de papier dans l’eau du grand récipient. Comme par enchantement, les pétales s’ouvrent sous le poids du liquide. « Mais non, c’est pas magique, c’est l’eau qui alourdit le centre », détaille avec sérieux Colin. A 11 ans, il connaît bien la maison de Collans, au creux des collines de la petite commune de Silhac. « Je viens pour la quatrième fois. J’aime beaucoup venir parce qu’on fait plein de choses et l’ambiance est géniale ». Il remettrait bien ça l’année prochaine, mais la limite d’âge l’aura rattrapé. « J’essayerai quand même », assure-t-il avant de rejoindre ses copains.
Philippe Corset prend sa guitare et entonne « Nada te turbe », un air de louange en espagnol issu du répertoire de Taizé. Cette année, l’équipe d’accompagnants a choisi d’élargir son horizon musical avec des chants d'ailleurs. Cela ne pose visiblement aucun problème à la troupe, qui, après cinq jours d’entraînement, entonne avec un bel entrain ce refrain aux accents lointains. Bénévoles aux fourneaux et à l’animationDiacre vaudois spécialisé dans l’animation pour l’enfance, Philippe Corset est la cheville ouvrière du camp. Quelques heures suffisent à comprendre que son épouse et lui sont véritablement les âmes d’un lieu qu’ils ont découvert un peu par hasard au milieu des années 80 (lire encadré).
Bien sûr, ils ne sont pas tout seuls. Sept adultes ne sont pas de trop pour veiller à la bonne marche du camp. Il y a les nouveaux venus comme Etienne Pidoux, pasteur à Pully, et sa femme ; ou encore Cécile, qui vit sa seconde expérience d’animation. Les deux cuisinières, elles, partagent le même prénom et un nombre identique de participations. « Mon fils avait passé quelques jours ici dans le cadre du culte de l’enfance. Il en a parlé avec tant d’enthousiasme que j’ai eu envie d’aider », explique Françoise avant que son homonyme, marraine du même garçon, avoue que leur première tentative de l’année dernière « fut assez stressante parce que nous n’avions pas l’habitude d’autant de bouches affamées ». Comme Nicole à l’animation, elles appartiennent à cette cohorte de laïcs engagés sans lesquels l’Eglise perdrait beaucoup d’elle-même.Spiritualité bien présenteSamedi matin. Après les inévitables nettoyages où tout le monde a l’occasion de devenir le champion de l’épluchage de pommes de terre ou de lustrage des lavabos, voici l’heure du moment de recueillement. A tour de rôle, chaque adulte livre sa variation du thème central de la semaine. Cette fois, on évoque les « cailloux sur le chemin » autour du personnage de Simon devenu l’apôtre Pierre. Etienne Pidoux se fait lyrique en évoquant l’épisode de la pêche miraculeuse et ce filet du Seigneur « qui, contrairement à la ligne, ramasse tout le monde, quelle que soit sa condition ». L’attention est palpable. L’étonnement aussi, lorsque le pasteur dévoile la longueur totale (600 mètres quand même) du filet enroulé autour d’une perche.
Les jeunes participants semblent en tout cas apprécier ce subtil équilibre entre spiritualité et amusement. « On apprend plein de chants et l’ambiance est super cool », assurent en chœur Sarah et Carine. Cette dernière ajoute en rigolant : « Le recueillement, c’est le seul moment où les garçons se tiennent tranquilles ». Parmi les activités de l’après-midi les plus prisées, le circuit de tyroliennes dans les arbres dispute la première place aux balades en canoë ou à cheval. « Demain on part, c’est nul », bougonne Jonas. Dimanche, les vieux volets de Collans se sont fermés. En attendant de nouveaux partages et éclats de rire. UTILE
Photos de la maison de Collans à disposition