Les entreprises suisses du marché textile qui apportent la preuve de leur engagement social sont rares, constate la Déclaration de Berne
24 avril 2008
Vingt ans après le lancement de la campagne Clean Clothes, les entreprises qui s’engagement concrètement pour des conditions de travail dignes dans les usines de vêtements sont peu nombreuses, constate la Déclaration de Berne (DB)
Son analyse de l’engagement éthique et de la responsabilité sociale des entreprises suisses du marché textile montre l’ « indifférence » de marques comme Tally Weijl, Chicorée et Yendi, Beldona, Grieder ou Schild. Elle note également le « timide engagement » d’entreprises comme Migros, Puma ou Vögele. Ces dernières sont aussi appelées à réviser leurs pratiques. Switcher fait partie des rares entreprises qui apportent la preuve de leur engagement social. Afin de démontrer qu’il est possible de proposer une mode éthique et durable contre un supplément de prix à la vente de dix centimes, la Déclaration de Berne met en vente un T-shirt produit par Switcher et portant l’effigie de la couturière Sasi Rekha, l’une des quelque 100 ouvriers qui ont participé à sa fabrication à Tirupur, en Inde. Ces employés sont privilégiés car ils travaillent pour Prem Group, partenaire de Switcher de longue date, dont les conditions de travail correspondent aux standards de l’organisme de contrôle indépendant Fair Wear Fondation (FWF). Parallèlement, la DB lance une pétition « pour des habits produits dans la dignité », adressée aux cinquante entreprises les plus importantes du marché suisse, en leur demandant une réponse. Cette pétition, qui peut être signée sur le site www.vetementspropres.ch, a déjà recueilli 641 signatures et vise à en récolter 20'000 au moins d’ici à fin septembre 2008. Elle demande aux entreprises d’adopter et de mettre en œuvre les normes sociales de la campagne Clean Clothes, d’étendre l’offre de vêtements biologiques portant le label du commerce équitable Max Havelaar, d’adapter les prix de vente aux normes sociales et environnementales, d’informer sur les conditions de travail et leur chaîne d’approvisionnement ainsi que d’adhérer à l’organisme de contrôle indépendant Fait Wear Fondation. Cette campagne interpelle aussi les consommateurs et l’Etat, afin de donner aux quelque 30 millions de personnes employées dans l’industrie textile globalisée la perspective de vivre dans la dignité.