Darwin ou Adam et Eve ? Les écoles évangéliques ne tranchent pas
L’enseignement de la science dans les écoles évangéliques romandes est-il d’inspiration créationiste ou évolutioniste ? Schématiquement, les élèves de ces écoles privées apprennent-ils que l’homme descend du singe, après une évolution de millions d’années ou sommes-nous tous issus d’Adam et Eve, chassés d’un Paradis créé en 7 jours chrono ? La réponse est plus nuancée que le débat entre scientifiques et protestants évangéliques américains… Responsable de la Fédération romande des églises évangéliques, Serge Carrel estime « le débat dépassé. "Laissons la science expliquer le comment et la Foi dire le pourquoi. L’approche de plusieurs d’entre nous est plutôt littéraire, inscrivant la Genèse dans le contexte de l’époque et consistant donc à la transcrire dans la réalité d’aujourd’hui, au même titre que d’autres messages ».
Dans les écoles, difficile de se faire une idée du contenu de l’enseignement scientifique. Pas de manuel, mais une grande liberté laissée à l’enseignant pour construire ses cours à partir de matériel glâné dans les programmes publics en France ou créé de toutes pièces. « Notre vision est plutôt créationiste mais nous la présentons comme les autres théories, en espérant que nos élèves pourron, en grandissant, se faire leur propre avis », explique Denis Rapin, directeur de l’école « Alliance, Pierres vivantes » à Siviriez.
A l’école du Potier à Oron-la Ville, c’est une impression d’improvisation qui prédomine. L’établissement est petit, 17 élèves de 5 niveaux ( 5 à 9ème) y suivent les cours de Salomé Meyer : « Pour l’instant, je relève surtout le défi d’enseigner à des élèves d’âges très différents et je n’ai pas la possibilité d’approfondir les sujets dans le détail. L’an dernier, avec les plus grands, nous avons abordé le débat du créationisme, avec un orateur canadien. Je trouve bien qu’ils entendent parler de ces différentes théories pour se situer eux-mêmes et apprendre à argumenter. Je ne souhaite pas leur donner une seule vision du monde mais plutôt des clefs pour l’appréhender eux-mêmes » note l’enseignante.
Tous souhaitent, à terme, pouvoir bénéficier d’une méthode et de livres présentant avec un regard chrétien – dont la définition reste floue - la diversité des explications sur l’origine du monde.