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Les jeunes ministres connaîtraient mieux les paroles de Kaamelott que celles de Jésus

La formation théologique quand les jeunes sont livrés à eux-mêmes
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La formation théologique quand les jeunes sont livrés à eux-mêmes

Les jeunes ministres connaîtraient mieux les paroles de Kaamelott que celles de Jésus

5 décembre 2022

Une nouvelle formation de l'ORF vise à éduquer les jeunes théologiens à d'autres modes d'expression que par des citations de la célèbre série télévisée Kaamelott.

L'ORF (l'Office Réformé de la Formation) vient de publier son nouveau catalogue de formation continue pour les ministres. On y retrouve les cursus habituels qui ont fait la réputation de l'ORF et propulsé des générations de pasteurs vers l'excellence ecclésiastique. Notamment: « Proximité et détachement: du respect des bonnes distances dans l'alignement des chaises pour la conférence annuelle de Carion Culler Mollard », ou encore « Entre tradition et dignité, cinq manières de mettre en valeur l'artisanat du groupe de poterie lors des brocantes paroissiales. »

C'est cependant avec un air préoccupé que Patricia Poulin, directrice de l'ORF, annonce sa toute dernière formation lors de la conférence de presse qu'elle a tenu à organiser au vu de la « gravité de la situation ». Son intitulé? « De la camelote à la kabod: retrouver des paroles qui ont du poids. » L'objectif pédagogique de cette formation? Apprendre à annoncer l'Évangile sans faire de références à Kamelott.

Selon la formatrice d'adulte, une génération entière de théologiens a été éduquée d'avantage par Kaamelott que par Karl Barth ou Rudolf Otto. « On en a gros ! Ils connaissent à peine la Kirchliche Dogmatik mais ils sont capables de lier n'importe quelle texte biblique à une citation du Roi Burgonde ou de Perceval, c'est prodigieux ! » Selon elle, de plus en plus de paroissiens se plaignent de ne pas comprendre les références qui se glissent dans les prédications des jeunes ministres: « On sent bien qu'ils essaient de dire quelque chose… Mais quand ils font ça, ça nous mets une de ces angoisses. On aurait envie de les tuer — de chagrin, hein ! »

Quelqu'un dans la salle demande si la capacité de faire des liens avec la culture contemporaine peut parfois être une force, ou s'il ne faudrait plutôt lire exclusivement que du St-Augustin et du Calvin. « Voilà ! C’est tout ce qu'il y a ! » s'emporte Patricia Poulin. « Augustin, Calvin, Schleiermacher et c’est marre ! Tout le reste c’est de la merde ! Le prochain que je chope en train de citer un auteur païen, je fais un rapport au pape ! »

Le plus surprenant? Son avis semble partagé par les jeunes candidat·e·s au ministère pastoral qui sont venus assister au dévoilement du nouveau catalogue. « Nous observons une véritable recrudescence de la paupérisation de l'expression théologique » affirme Poulin, ce à quoi tous les futurs stagiaires ont répondu en chœur: « C'est pas faux ! »