L'Eglise neuchâteloise expose la naissance et ses rites

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

L'Eglise neuchâteloise expose la naissance et ses rites

15 avril 2008
Après s'être intéressée à la mort il y a quatre ans, le Centre Théologie Education et formation de l’Eglise protestante neuchâteloise organise une exposition sur la naissance et les rites qui l’entourent
L’occasion de découvrir les gestes et cérémonies de diverses cultures célébrant ce moment particulier, et de s’interroger sur la place de ces rituels dans notre société, dont la population baptise de moins en moins d’enfants.

Depuis la nuit des temps et dans toutes les cultures, l’homme a toujours accompagné la naissance de ses enfants de gestes, paroles ou cérémonies censées favoriser la vie ou éloigner le malheur. Une façon détournée de canaliser l’angoisse et le trop plein d’émotions accompagnant souvent l’arrivée d’une nouvelle vie. Ainsi la culture chrétienne pratique le baptême, mais « de moins en moins : vu la distance qu’ils prennent avec l’Eglise, les parents ne souhaitent souvent pas s’approprier les rites que cette dernière propose », note Elisabeth Reichen, diacre neuchâteloise responsable de l’exposition « Sacrés rites… naître »*.

Pendant un mois, l’Eglise neuchâteloise propose donc à la population de réfléchir autour de ces moments-clés intenses. « C’est important de marquer les grands évènements de l’existence d’une façon ou d’une autre. Notre époque a gommé les rites qui structuraient notre parcours, et qui lui donnaient un cadre et du relief. Or, préparer ces moments donne l’occasion de s’arrêter pour réfléchir à sa vie, ses valeurs, à celles qu’on souhaite transmettre », précise Elisabeth Reichen. Et si le baptême, acte d’engagement peut-être trop fort pour les familles, ne se fait plus guère, pourquoi ne pas marquer la naissance par autre chose, « puisque l’envie d’accorder de protéger ce jeune être existe toujours » ?

Cette question entraîne naturellement une curiosité pour les rites existant ailleurs, religieux ou non, qu’ont transmis les communautés étrangères de Suisse aux organisateurs de l’exposition. Cérémonies, gestes, superstitions que le public peut découvrir à la chapelle de la Maladière, avec les récits de naissances miraculeuses – Bouddha, Romulus et Rémus, Moïse notamment – des réflexions de jeunes parents ou les fêtes enfantines célébrées aux quatre coins de la planète de mille façons différentes. Une manière de prendre conscience de la diversité culturelle de notre région et de faire ainsi un pas en direction de l'autre. Mais le visiteur est aussi amené à cheminer – l’exposition est structurée tel un chemin de croix, en 13 stations - avec des questions plus personnelles sur ses origines, les attaches spirituelles ou religieuses qui ont influencé son développement.

« Les gens sont prêts à inventer de nouveaux rituels, en tout cas pour les mariages**, moins pour les naissances. Pourquoi pas, réfléchissons ensemble ! » invite la diacre neuchâteloise.

* »Sacrés rites… naître », exposition sur les rites de naissance. Du 15 avril au 15 mai, Chapelle de la Maladière, Rue de la Maladière 57, Neuchâtel

* Vient de paraître, aux éditions Labor et Fides « Mariages , cérémonies sur mesure » de Jeljtje Gordon-Lennox, théologienne et psychothérapeute, qui propose des mariages à la carte.