Le Conseil suisse des religions préoccupé par les remous diplomatiques de l’initiative des minarets
17 janvier 2008
Dans sa dernière séance, le Conseil suisse des religions a appris avec préoccupation que l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), une organisation qui regroupe 57 Etats membres luttant pour sauvegarder la dignité des peuples musulmans, s’était adressée à l’ambassadeur suisse en Arabie saoudite pour demander des éclaircissements sur les conséquences possibles de l’initiative « contre la construction de minarets »
Le Conseil suisse des religions réaffirme sa position : dans notre Etat de droit, les libertés protégées par la Constitution ne sauraient être invalidées par une initiative populaire. Toutefois, l’usage de ces droits populaires est un bien tout aussi élevé et digne de protection et il convient d’expliquer soigneusement aux pays étrangers les règles démocratiques de la Suisse. Il faut s’attendre à un important débat politique. Alors que l’Alliance évangélique suisse et l’association des Eglises et communautés évangéliques suisses a proposé d’agir en tant que médiateur dans cette affaire, avec l’aval de la plupart des initiants et de huit associations musulmanes, l’Union démocratique fédérale a critiqué cette proposition, ne croyant pas au succès d’une telle médiation. Le Conseil suisse des religions veut discuter des mesures possibles pour lutter contre le durcissement des positions.
Il a en outre pris connaissance avec reconnaissance de la lettre ouverte « Une parole commune entre vous et nous » adressée par 138 dirigeants musulmans aux Eglises chrétiennes du monde entier. Il y voit un signe important en faveur d’une coopération constructive, mais regrette toutefois de ne pas voir de représentants de la communauté juive parmi les destinataires de la lettre ouverte. Le double commandement d’amour que rappellent dans la lettre les dirigeants musulmans revêt une grande valeur dans le Coran, la Bible tout comme dans la Torah juive, rappelle le Conseil.
Il a en outre pris connaissance avec reconnaissance de la lettre ouverte « Une parole commune entre vous et nous » adressée par 138 dirigeants musulmans aux Eglises chrétiennes du monde entier. Il y voit un signe important en faveur d’une coopération constructive, mais regrette toutefois de ne pas voir de représentants de la communauté juive parmi les destinataires de la lettre ouverte. Le double commandement d’amour que rappellent dans la lettre les dirigeants musulmans revêt une grande valeur dans le Coran, la Bible tout comme dans la Torah juive, rappelle le Conseil.