Mariage, naissance, sortie de l’adolescence, divorce, départ à la retraite, service funèbre :Jeltje Gordon Lennox accompagne et ritualise les passages importants de la vie

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Mariage, naissance, sortie de l’adolescence, divorce, départ à la retraite, service funèbre :Jeltje Gordon Lennox accompagne et ritualise les passages importants de la vie

13 février 2008
Jeltje Gordon Lennox concocte pour ceux qui se disent volontiers sans confession mais pas sans besoins spirituels, des cérémonies laïques sur mesure pour marquer les étapes de leur vie, que ce soit une naissance, l’entrée dans l’âge adulte, - la confirmation n’étant plus un passage obligé pour marquer la fin de l’adolescence -, un mariage, l’adoption d’un enfant, un divorce, un nouvel emploi, le départ à la retraite, la fin de la fécondité chez les femmes ou encore un enterrement
Elle prépare dans toute la Suisse romande des célébrations souvent inattendues, émouvantes, qui servent de repères à ceux qui le souhaitent, et dans lesquelles ils se reconnaissent.

Elle est protestante, il est catholique. Ils ne se sont pas mariés à l’église, parce que c’était trop compliqué et ne correspondait pas vraiment à leurs convictions. A la naissance de leur premier enfant, ils ont eu envie de marquer l’événement par une cérémonie, une sorte de rituel de passage, qui ne soit pas un baptême. Mais ils n’ont rien fait, ne sachant pas comment s’y prendre. Des couples comme celui-ci, qui ne se reconnaissent plus dans aucune Eglise, Jeltje Gordon Lennox en a rencontré beaucoup dans sa carrière. Devant tous ces laissés-pour-compte sur le seuil de l’Eglise, sans croyance précise mais pas forcément sans spiritualité, elle a décidé d'offrir ses services pour des célébrations laïques sur mesure.

Un jour de 2002, après mûre réflexion, Jeltje Gordon Lennox décide de quitter l’Eglise protestante réformée de Genève où elle était pasteure, et de se mettre à son compte, comme célébrante laïque et comme psychothérapeute. Cette Suissesse par mariage, d’origine hollandaise, née dans le Michigan aux Etats-Unis, a beaucoup bourlingué dans sa jeunesse et travaillé au CICR, ce qui lui a ouvert l’esprit et l’a rendue réceptive à d’autres cultures, d’autres façons de penser et de s’accommoder du ciel et de la mort. Elle est aussi la mère adotive de deux enfants, l'un venu du Brésil, l'autre du Népal.

Forte d'une double formation de théologienne et de psychothérapeute selon l'approche systémique, elle s'est aussi initiée longuement à d’autres religions, notamment au cours d’un stage à New-York avec un rabbin. Cette femme menue, au visage de miniature anglaise, à la chevelure flamboyante, aux yeux myosotis, a une façon bien à elle, sensible et enthousiaste, de mettre les gens en confiance. La relation, c’est son truc. Une relation respectueuse de l’autre, de son humanité, de ses contradictions, de son parcours de vie. Elle ne juge pas, ne donne pas dans le prosélytisme. Elle fait en sorte que les participants se reconnaissent dans la célébration, se l'approprient, qu'elle dise quelque chose de leur vie, de leurs racines culturelles, religieuses, qu'ils s'y reconnaissent. Lors d'un mariage, Jeltje Gordon Lennox place la promesse que les deux époux s’engagent à tenir, après l’avoir longuement discutée avec eux. « La préparation peut prendre de 15 à 25 heures », explique la pasteure qui célèbre des mariages avec ou sans Dieu.

Bien entendu, tout cela a un coût, environ 2000 francs, - ou 130 francs de l’heure -. Les gens ne lésinent en général pas, quitte à dépenser moins pour les à côtés des festivités, le repas, un éventuel voyage de noces, de la musique ou la location d’une salle.

Jeltje Gordon Lennox se refuse absolument à enchaîner les cérémonies de mariage tous les week-ends, elle y perdrait son feu sacré. Comme on se marie de préférence de mai à octobre, elle travaille tout au long de l'année comme psychothérapeute et donne des cours de connaissance des religions pour encourager le respect de l'autre, de sa culture et de sa religion dans le cadre de l'association Ashoka qu'elle a créée à Genève.