Condamnation à perpétuité du prêtre rwandais Athanase Seromba pour sa participation au génocide
17 mars 2008
Le prêtre catholique romain rwandais Athanase Seromba a vu sa condamnation à 15 ans de prison muée en peine de prison à perpétuité pour crimes contre l'humanité pendant les tueries de masse qui ont eu lieu dans ce pays d'Afrique de l'Ouest en 1994
Environ 800'000 personnes ont été tuées au Rwanda cette année-là; des membres de l'ethnie hutue, majoritaire, ont massacré des Tutsis, appartenant à l'ethnie minoritaire, ainsi que des Hutus modérés. En rendant son verdict le 12 mars à Arusha, en Tanzanie, la Cour d'appel du Tribunal pénal international pour le Rwanda a aggravé la peine de 15 années d'emprisonnement à laquelle le père Seromba avait été condamné en 2006. "Ayant pris en considération la gravité extraordinaire des crimes, ainsi que les circonstances atténuantes et aggravantes, la chambre d'appel impose une peine d'emprisonnement à Athanase Seromba pour le restant de sa vie", a déclaré le président de la Cour, Mohammed Shahabudden. Le père Seromba avait fait appel de la décision de première instance rendue le 13 décembre 2006. Il est le premier prêtre catholique à être poursuivi par le Tribunal pour son rôle dans les massacres de 1994. La Cour a déterminé qu'il avait permis aux autorités locales de détruire son église, à Nyange, où environ 1500 Tutsis étaient réfugiés. "La chambre d'appel met l'accent sur le fait qu'Athanase Seromba savait qu'en approuvant la destruction de l'église, les quelque 1 500 réfugiés qui se trouvaient à l'intérieur allaient mourir ou être grièvement blessés, tout en sachant que ces réfugiés s'étaient abrités dans l'église pour y être en sécurité", a déclaré la Cour. En rendant leur verdict, les cinq magistrats de la Cour ont déclaré qu'ils considéraient que les crimes du père Seromba étaient d'une ampleur et d'une inhumanité extrêmes. Le prêtre avait également interdit à des réfugiés d'aller chercher de la nourriture dans la plantation de bananes de la paroisse, ayant ordonné à la police de tirer sur quiconque d'entre eux s'y aventurait.