Le droit à l’eau potable n’est pas encore reconnu comme un droit de l’homme

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Le droit à l’eau potable n’est pas encore reconnu comme un droit de l’homme

31 mars 2008
La résolution du Conseil des droits humains de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur le droit à l’eau est décevante et ne consacre pas les progrès escomptés, estime Alliance Sud, la Communauté de travail des œuvres d’entraide Swissaid / Action de carême / Pain pour le prochain / Helvetas / Caritas
Il y a une semaine, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon demandait instamment à la communauté internationale de reconnaître le droit à l’eau et à son assainissement pour tous les êtres humains. Alors que la Suisse, l’Allemagne, l’Espagne et d’autres pays se sont engagés en faveur d’une résolution claire sur le droit d’accès à l’eau potable, des pays comme les Etats-Unis, le Canada et l’Inde ont tout fait pour diluer et atténuer cette résolution, déplorent les organisations et institutions membres de la Coordination suisse « L’eau comme bien public », parmi lesquelles la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS). Plusieurs pays refusent de consacrer l’accès à l’eau potable comme un droit humain indépendant. Le conseil n’a pas nommé non plus de « rapporteur spécial » pour le droit à l’eau ; il sera uniquement fait appel à un « expert indépendant » chargé de dresser une liste des bonnes pratiques des différents pays. La résolution est d’autant plus décevante qu’elle se fonde sur un rapport portant sur le « droit à l’eau » rédigé l’automne dernier par le Haut-commissariat aux droits de l’homme sur mandat du Conseil des droits de l’homme, relève Alliance Sud. Une des conclusions principales de ce rapport est que le temps est venu de reconnaître l’eau potable comme un droit humain. Si elles se félicitent du rôle actif de la Suisse dans ces négociations, les organisations suisses membres de la Coordination « l’eau comme bien public » déplorent que ce « pas hésitant du Conseil des droits de l’homme fasse perdre un temps précieux, temps qui va manquer aux milliers d’êtres humains, des enfants surtout, qui meurent quotidiennement parce qu’ils consomment de l’eau souillée ».