Trop coûteux pour les œuvres d’entraide
14 avril 2008
Les études randomisées ne sont pas utilisées par des œuvres d’entraide telles Helvetas ou Pain pour le prochain, afin d’évaluer l’efficacité de leurs projets
« D’abord parce que c’est trop coûteux », explique Peter Schmidt, co-directeur des programmes internationaux à Helvetas, la plus grande organisation suisse de développement. Helvetas mène 170 projets en Afrique, Asie ou Amérique latine pour améliorer les conditions de vie des populations défavorisées en milieu rural, dont dix font l’objet d’études d’impact systématiques. « Pour une raison éthique : nous ne pourrions justifier d’exclure intentionnellement un groupe de l’accès à l’eau potable, à l’alimentation ou à la formation. Et enfin parce que nous avons pour principe de donner des compétences à nos partenaires sur place, qui sont chargés de la plupart des enquêtes que nous répétons ». Helvetas utilise une méthode qualitative et participative intitulée Impact monitoring and assessment, qui consiste à développer des indicateurs avec la population ciblée par l’enquête. Cette approche comprend aussi une enquête socio-économique livrant des données quantitatives. Son coût est de 20'000 à 40'000 francs, mais s’abaisse à 5000 francs lorsqu’elle est répétée. Quant à Pain pour le prochain, qui chapeaute 400 projets menés au Sud avec des œuvres partenaires, elle consacre entre 25'000 et 50'000 francs par projet et se fie d’ordinaire à l’auto-évaluation de ses partenaires locaux. Les visites sur place sont l’occasion de constater l’existence de réalisations concrètes. Les évaluations sont axées sur des problèmes pratiques, telles que l’existence d’une gestion transparente avec contrôle des dépenses. Leur coût est généralement de 5 à 6000 francs.