Le Temple de la Fusterie à Genève devient la première église ouverte de Suisse romande

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Le Temple de la Fusterie à Genève devient la première église ouverte de Suisse romande

1 avril 2008
Assurer une présence vivante au cœur de la ville : pour être réellement en phase avec le monde contemporain, l’Eglise protestante de Genève (EPG) a choisi de faire du Temple de la Fusterie, en plein cœur de la ville, une église ouverte et conviviale pour inviter les passants à s’y arrêter, y croquer un sandwich, le temps de la pause de midi, y découvrir une exposition, écouter un concert ou une conférence ou participer à la prière de Taizé
Une première qu’ont soigneusement préparée et présentée ce matin les deux concepteurs et animateurs du lieu, les pasteurs Roland Benz et Blaise Menu.

Sortie des chiffres rouges grâce à un budget en permanence sous haute surveillance, l’Eglise protestante de Genève poursuit sa mue et se rapproche de ceux qui ne sont pas forcément des familiers de l’Eglise en ouvrant le temple aux passants, en y instaurant de façon régulière des animations, des conférences et des méditations. L’édifice sera donc accessible au public du lundi au vendredi entre 11 heures et 17h30. « Nous n’avons pas voulu faire du Temple de la Fusterie un lieu de concerts exclusivement, nous avons tenu à garder la vocation spirituelle du lieu », précise Roland Benz, ancien modérateur de la Compagnie des pasteurs et des diacres, qui s’est particulièrement investi dans ce projet d’église ouverte dans le temple genevois, conçu au 17e siècle pour servir de lieu de culte aux nombreux huguenots réfugiés à Genève au lendemain de la Révocation de l’Edit de Nantes.

Les Midis de la Fusterie démarreront lundi prochain 7 avril. Chaque jour, des animations précises seront proposées aux visiteurs : le lundi, on pourra se familiariser avec une œuvre d’art qui sera décryptée et commentée par un spécialiste et qui servira de support à une courte méditation. Le mardi sera consacré à la musique : de jeunes artistes des conservatoires de musique genevois offriront un concert et une lecture en relation avec les œuvres musicales choisies. Le mercredi sera consacré à la prière de Taizé, qui sera animée par un groupe œcuménique de jeunes. Les rencontres de la Fusterie se tiendront le jeudi. Au programme de ces rencontres, des invités venant d’horizons très divers mais dont les préoccupations éthiques sont au centre de leur réflexion : Philippe Roch, biologiste, ancien directeur de l’Office fédéral de l’environnement, parlera de sa passion pour la nature le 24 avril; Ruth Dreifuss, ancienne conseillère fédérale exprimera son point de vue sur la solidarité dans le risque de maladie le 29 mai; le théologien Eric Fuchs abordera le thème de la souffrance le 5 juin, le professeur de théologie Shafique Keshavjee, s’interrogera, lui sur la place des communautés religieuses dans la nouvelle constitution (le 26 juin).

Des expositions y seront présentées régulièrement. La première, qui s’ouvrira lundi prochain, abordera les mythes de l’origine du monde. Suivra l’exposition sur « Dieu et la pub », actuellement inaugurée au Forum de l’Hôtel de Ville à Lausanne.

Si l’expérience de l’église ouverte, conçue sur le modèle de celles qui existent déjà en Suisse alémanique, notamment à Bâle et Zurich, est concluante, elle sera poursuivie à l’automne. Le pasteur Blaise Menu a plein d’idées pour animer et rendre le lieu vivant pour tous, y compris pour les enfants, pour qui il prévoit des activités pouvant les captiver.